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Raid en Moyen-Orient

Iran - 1967. Un toit ouvrant pour une nouvelle aventure.

Les premiers rayons de soleil du 13 août 1966 trouvent les 3 Frégate encore en état après l'abandon de la 1952 noire, à 200 km environ de Bagdad, mais encore en Iran.
Notre but initial était Shiraz et ses roses dans le sud Iranien, mais à cause des 5 ou 6 jours perdus à Bingol à rafistoler le moteur de la noire, nous avons dû renoncer. Après avoir fait une visite éclair de Téhéran, nous n'avons pu résister à aller tremper nos roues dans la mer Caspienne.
Notre projet étant dorénavant de revenir en Turquie par Moussoul et la Syrie. Mais lorsqu'à Sanandaj, nous avons demandé notre chemin dans un poste de police, nous avons immédiatement été enfermés (très courtoisement il est vrai) et nos passeports dûment vérifiés. Les autorités nous faisant savoir que la région était interdite aux étrangers, et que nous devions passer par le sud ouest de l'Iran et Bagdad. Nous avons donc mis cap au sud.
 
Malgré l'heure très matinale, il fait déjà une chaleur épouvantable. La route descend et nous avons l'impression que la température augmente d'un degré tous les 500 mètres.
Enfin la douane Iranienne est en vue. Nous stoppons un peu avant afin de refaire les numéros d'immatriculation avant avec du dentifrice, les inscriptions y figurant ayant disparu suite au jeu spirituel qui s'est instauré au fil des km ; dès que l'attention du conducteur précédent à l'air de faiblir, il est de bon ton de venir le percuter un bon coup, histoire de le réveiller ! Les plaques arrière fixées sur le coffre ne risquent rien, mais celles de devant dégustent fortement et deviennent illisibles. Ce qui n'a d'importance qu'aux douanes, les iraniens ne sachant lire que les chiffres arabes (les leurs, pas les nôtres).
 
Le passage de la douane et la régularisation des carnets 3 volets des véhicules se passent bien pour une fois, et nous voici dans une sorte de no man's land entre les postes Iraniens et Irakiens. Nous y découvrons un petit champ de casse. Ce sont les véhicules abandonnés par leurs propriétaires, ceux-ci estimant que leur état, s'il leur permet d'entrer en Irak, ne leur permettra pas d'en ressortir ; et il leur faudra alors payer des taxes d'importation très élevées. Il y avait là notamment une pauvre Ariane jaune, immatriculée dans le Rhône, qui finissait sa vie ici sous un soleil implacable. Elle doit toujours y être, ce n'est sûrement pas l'humidité qui a pu la ronger.
 
Raid en Moyen-Orient Un km plus loin, le poste Irakien est atteint, et c'est là un spectacle peu ordinaire. Des véhicules de toutes sortes font la queue - camions, voitures, autocars aux galeries surchargées de bagages les plus divers, jusqu'à des moutons vivants (vu la chaleur, il vaut mieux effectivement emporter son casse-croûte sur pied, jamais la viande n'aurait supporté un tel voyage).
Pendant que deux d'entre nous partent essayer d'acheter quelques provisions de bouche, les autres présentent les passeports et les triptyques à un bureau. Le gabelou de service les prend, les compulse et les range. En bons occidentaux plus ou moins disciplinés, nous patientons sans trop grogner pendant près d'une demi-heure. Revient alors Yves, un des deux qui avait été au ravitaillement. Yves c'est la grande voix du groupe: "Qu'est ce que vous attendez ?" "Qu'il veuille bien nous rendre les papiers, mais il n'a pas l'air pressé." "Ah oui ! Vous allez voir !" et il attrape le flic par sa chemise et hurle "Jules ! Tu nous tamponnes les passeports et plus vite que ça !". A notre grande stupeur, l'iranien s'exécute et nous souhaite bonne route ! Nous remontons dans nos engins et cap sur Bagdad.
 
Il fait toujours aussi chaud, et la poussière est toujours aussi présente et dense sur cette route non goudronnée.
Nous faisons à peine 10 km et soudain stop ! barrage militaire. On nous présente des formulaires à remplir : nom, prénom, but du voyage, pendant qu'un soldat vérifie nos passeports. Soudain Bernard s'écrie : "Regardez, ils ne savent pas lire !" En effet, le garde, d'un air compétent, compulse les documents et quand il arrive à la photo du titulaire, hop, il retourne le passeport !
Aussitôt, les questionnaires sont remplis avec beaucoup moins d'application. Pour ma part, je me contente d'inscrire l'alphabet nom ABCD, prénom EFGH etc., mais d'autres s'en donnent à coeur joie. De vieux métiers ressurgissent : gladiateur ! de nouveaux aussi : radiateur d'huile (si on me demande, je déclarerai que je radie de hautes personnalités). Enfin, la plus grande joie règne. En route. Mais 10 km plus loin, re-barrage. Cela commence à nous peser. Dix km encore et à nouveau contrôle. La pression grimpe. Cherchons à faire sentir notre agacement. Demandons à remplir nos gourdes. Un bidasse nous amène à une remorque citerne derrière le bâtiment, et nous indique comment ouvrir le robinet et surtout pas la vanne de vidange rapide, et s'en va. Nous faisons donc le plein de nos bidons, puis d'un coup rageur, nous ouvrons la vanne. Remontons dans les voitures et le contrôle étant terminé, démarrons, ravis du bon tour que nous venons de jouer. Avec le recul, c'était un peu méchant vu que la route traversait un désert.
 
Dix km plus loin, nouvel arrêt, mais là, Jean-Claude fait une découverte qui va complètement bouleverser notre attitude vis-à-vis des irakiens. Pendant les formalités, il interpelle un soldat : "Oh boy tu as un beau pistolet !" en lui montrant le revolver qu'il porte sur la hanche, à la cow boy. Le soldat tout fier le sort de son étui et le lui fait admirer. Jean-Claude tout à coup s'écrie : "Mais il est vide ! où sont les cartouches ?" Le gars lui montre alors une petite sacoche à la ceinture, qu'il a beaucoup de mal à ouvrir, avant de sortir un paquet de balles soigneusement ficelé. Nous le remercions en ricanant, car déjà nous échafaudons un plan : vu le temps qu'il doit leur falloir pour charger leurs flingues, nous serons loin. Donc, nous allons forcer le prochain barrage.
 
Raid en Moyen-Orient Et cette fois-ci nous reprenons la route en attendant le prochain contrôle avec impatience et excitation. Neuf ou 10 km plus tard, ça y est. Objectif en vue : les cabanes de chaque coté de la piste et les irakiens au milieu faisant signe de stopper. D'un seul coup c'est REISCHOFFEN ! Phares allumés, avertisseurs hurlant, conducteurs électrisés, les trois Frégate de front chargent et passent ! Les soldats se sont réfugiés derrière les bâtiments.
Dans les voitures, c'est l'euphorie, la grande rigolade. Nous nous arrêtons 3 km plus loin pour rire tout notre saoul. Mais il nous reste à franchir les prochains contrôles. Pensant que le service des transmissions aura fonctionné, nous n'imaginons pas un accueil chaleureux, et décidons de faire profil bas dorénavant. Effectivement, nous sommes attendus. Un escadron d'une dizaine de soldats est en travers de la route. Les 3 Frégate s'immobilisent, toujours de front. Jacques sort la tête de sa Domaine et nous crie : "Attention ! A partir de maintenant on ne pige plus le Grand Breton et planquez vos carnets bleus" (en 1966 c'était la couleur du passeport).
Les Irakiens nous font comprendre qu'ils ont été prévenus par téléphone et qu'il nous faut faire demi-tour pour retourner pointer au barrage précédent. "Téléphone, téléphone, Côme back, Côme back, your pass your pass please". Nous jouons les imbéciles. "non non, nous ne voulons pas téléphoner" "Pass ! Pass ! oui, nous pass to Bagdad".
Au bout d'un quart d'heure trouvant que la plaisanterie a assez duré, nous mettons les moteurs en marche. Toute la petite garnison se met alors en ligne, face au 3 capots pour nous empêcher d'avancer.
Première vitesse engagée, à coups d'accélérateur et embrayage, nous simulons des départs. A chaque bond, les bidasses se ruent devant la voiture qui a bougé en écartant les bras. Subitement, Jacques trouve la faille et fonce. Aussitôt, tous les Irakiens lui courent derrière. Les 2 autres Frégate, ayant eu champ libre, en profitent pour s'enfuir à leur tour. Supposant que le prochain contrôle va être prévenu, nous tentons de devancer le coup de fil et écrasons l'accélérateur. Les Frégate volent sur la tôle ondulée.
Nous arrivons quasiment en même temps que le coup de téléphone. Le chef de poste sort en courant de sa guérite et jette sur nos voitures tout ce qu'il a sous la main : carnet, badine et les formulaires à remplir. Dans les voitures, nous pleurons de rire.
 
Raid en Moyen-Orient Nous ne sommes maintenant plus très loin de Bagdad, la route, devient goudronnée et nous commençons à espérer que nous avons échappé à l'armée Irakienne, quand soudain de chaque coté de la route des grandes tentes militaires et au milieu, un soldat, mitraillette au poing, qui nous fait signe de nous arrêter. Nous ne rigolons plus du tout et obtempérons très gentiment. Le militaire s'avance : "Passeports please, ok thank you" Ouf nous respirons. Il n'avait pas le téléphone ! Et c'est l'entrée dans Bagdad.
Nous cherchons un restaurant, garons nos vaillantes montures le long d'une large avenue. Aussitôt, un agent de police surgit et nous fait comprendre que le stationnement est interdit. Nous lui répondons que ceci n'a aucune importance, et nous en allons.
Au retour, après notre repas, il sera toujours là, à nous guetter et à chasser les gamins qui s'approchent trop de nos chères Renault. Nous l'en remercions vivement (maintenant, ayant vieilli, nous comprenons que tous ces fonctionnaires attendaient surtout un pourboire).
Mais la température est par trop insupportable. Jacques, Jean-Claude et moi, venons pourtant de passer une année au Sahara, mais jamais, nous n'avons enduré une chaleur étouffante pareille. La ville est un véritable four. Nous allons donc nous asseoir dans le Tigre. Dans le fleuve, pas mal de gens barbotent, pourtant l'eau n'est pas très encourageante, très sale, et dans le courant dérivent des tas de détritus, et même des cadavres d'animaux, mais la chaleur fait tout accepter.
Vers le soir, quand le soleil a disparu, nous regagnons nos Frégate, quand soudain, nous sommes interpellés en français par un jeune homme "Vous êtes français ?" Il se présente, c'est un coopérant qui travaille à l'ambassade de France. Très heureux de rencontrer des compatriotes. Nous lui demandons s'il peut nous indiquer un camping et un restaurant. "Pas de problème pour le camping, j'occupe une villa annexe de l'ambassade, vous pourrez dormir dans le jardin sur la pelouse. Pour le restaurant, je vous invite au YMCA (sorte d'auberge de jeunesse pour jeunes américains) où j'ai mes entrées, simplement, il faudra vous faire propres comme des boys". Nous réussissons à l'examen d'entrée et une heure plus tard, nous nous restaurons dans une salle climatisée ! Ce n'est plus l'Irak, c'est le Pérou. Racontons nos aventures du matin à notre guide sauveur. Nous sommes un peu inquiets et craignons d'être recherchés sur la route le lendemain. Il nous dit qu'il n'y a rien à craindre et que dans ce pays, celui qui crie le plus fort a toujours raison ! Yves est aux anges "Qu'est ce que je vous avait toujours dit !"
 
Raid en Moyen-Orient La nuit est maintenant tombée et nous prenons le chemin de la villa de l'ambassade. Belle demeure entourée de hauts murs, mais notre guide n'a pas les clés du portail et nos fidèles Frégate devront rester dehors. Par précaution nous les déchargeons, car dans ces rues de banlieues mal éclairées, nous redoutons le vol. Des coups de sifflets à roulette retentissent sans arrêt. Nous l'interrogeons sur le phénomène. "Ce sont des gardes qui se signalent ainsi entre eux ou demandent du renfort".
Nous dormons en maillot de bain sur l'herbe.
A 4 heures du matin, debout ! Il fait encore noir, mais nous voulons rouler à la fraîche, et la route est encore longue.
Le chargement et le ronflement des moteurs attirent un garde, notre hôte nous conseille alors de filer au plus vite, avant que ses coups de sifflet n'attirent d'autres miliciens. Le notre commence d'ailleurs à siffler frénétiquement. Pour ne rien arranger, Jacques, qui a toujours un sifflet à roulette sur lui, lui donne la réplique. Préférons abréger ce concert et démarrons vite, cap au Nord en remontant la vallée de l'Euphrate.
Dès la sortie de la ville, le goudron disparaît de la chaussée. La poussière est de nouveau reine. Il fait jour maintenant et le long de la piste, rattrapons un Irakien en costume traditionnel qui marche dans la poussière. Nous l'invitons à monter. Une heure plus tard, il nous fait signe d'arrêter. Se confond en remerciements et est un peu vexé que nous refusions de l'accompagner jusqu'à son village de tentes que nous apercevons à quelque distance.
Un peu plus tard, nous ramassons un autre marcheur, vêtu à l'occidentale, mais portant le traditionnel Keffieh. Il restera avec nous jusqu'au village frontière et nous fera servir brochettes et verres d'eau dans un restaurant tout en nous roulant des cigarettes qu'il colle d'un grand coup de langue bien baveuse.
 
Mais il faut repartir, la douane fermant à 14 heures pour la sieste. Nous y arrivons à 13 h 30. Tous les fonctionnaires sont déjà couchés et ne veulent pas nous laisser passer.
Yves met alors en pratique le conseil de notre coopérant. Il entre dans le poste en hurlant "Stand up, before the time is not the time." et ça marche. Nous voyons passer des soldats en caleçons, venant de se lever et qui enfilent leur uniforme pour nous ouvrir la barrière. Ça y est, nous sommes en Syrie, plus que 5.000 km avant la France et 16 jours devant nous.

Ce texte est le récit de la partie irannienne et irakienne du voyage de notre adhérent. Elle est parue dans le bulletin n°34 du premier trimestre 2007.
Il précède chronologiquement le récit ci-dessous...
 
 
 
 
Ravitaillement dans l'est Turc

En ce temps-là, en 1966, jeunes et pleins d'allant, nous remontions sur la France avec ce qui restait de l'escadre de Frégate parties près de quatre semaines auparavant de Lyon, pour un périple d'environ 12.500 km: France, Italie, Yougoslavie, Bulgarie, Turquie, Iran, mer Caspienne, Irak, Syrie et retour.
 
La Frégate noire 1952 est en panne: ça discute ferme. On distingue tout devant le colonel turc qui va nous prendre sous sa protection et fera réparer le moteur (piston HS) par l'atelier du régiment. Les pertes avaient été sensibles : une Frégate Affaires 1955 abandonnée au retour à Bolu (250 km à l'est d'Istambul) suite à la rupture de l'entraînement de pompe à huile / allumeur sur l'arbre à cames, et une Frégate 1952 qui avait dû faire demi-tour dans le kurdistan turc après un décalottage de piston ; elle était rentrée à petite vitesse cahin-caha en neuf jours sur trois pistons.
 
Les deux rescapées, une Amiral 1955 (la mienne, 8772 Al 69) et la Domaine 1957 de mon camarade d'armée Jacques, avaient donc dépassé Belgrade et marchaient sur Zagreb lorsque je vis la Domaine devant moi faire un écart brutal et se vomir sur le bas-côté dans un nuage de poussière, tandis qu'une roue (l'arrière droite) tournoyait au-dessus de tout ça, avant de faire de grands bonds dans les champs environnants. L'arbre de roue arrière droit venait de casser net. Il est vrai que Jacques le resserrait tous les matins avec une clé à griffes et une rallonge de 1m50. Un safari à la roue fut aussitôt organisé, ainsi qu'une battue aux mâchoires de freins. Tout fut retrouvé, mais nous étions bel et bien plantés là. Nous n'avions plus de cardans de rechange, ni de tambours, tout avait été consommé en Iran et Syrie.
 
La Frégate 1952 va être remorquée, on voit la barre en cours d'installation Une solution fut envisagée : faire souder à l'arc le moyeu sur ce qui restait de l'arbre, mais encore fallait-il arriver jusqu'à un garage. Un palliatif fut improvisé : l'optique et le clignotant gauches de l'Amiral furent déposés, l'arrière droit de la Domaine soulevé au cric par l'aile (ça, c'est de la tôle !) et l'Amiral vint glisser le tiers gauche de son pare-chocs sous le tiers du pare-chocs de la Domaine de façon à avoir son radiateur non masqué. La Domaine fut redescendue. Nous avions retrouvé notre mobilité, mais l'ensemble formait quand même un curieux véhicule à sept roues qui en étonna plus d'un sur son passage !
La marche en avant reprit, d'abord dans un grincement de tôle, puis tout se mit en place.
Au bout de trente kilomètres, un garage fut repéré, la Domaine y fut déposée et nous expliquâmes ce que nous voulions : souder à l'arc le tambour et le cardan. D'accord ! mais comme il était 17 h 50 et vendredi, ce n'était possible que le lundi matin ! Or, nous aussi, nous reprenions le boulot lundi matin. Après pas mal de palabres, cela devint faisable le soir-même, à condition que nous exécutions nous-mêmes le travail. OK ! répondit Jacques, pas de problème, en France, je suis soudeur ! (il était ingénieur chimiste).
A la première tentative, il souda la baguette sur le tambour. A la deuxième, tout le village fut plongé dans le noir ! Entre temps, la nuit était tombée. Devant tant de misère, les mécanos yougoslaves consentirent à œuvrer moyennant bakchich; nous aurions dû commencer par là ! Le moyeu fut soudé et le flexible de frein obturé (pièce de cinq centimes et Sintofer). La Domaine avait retrouvé sa mobilité.
 
Campement de Bingôl (1600km à l'est d'Istamboul): le moteur a été déposé. Le soir les militaires turcs venaient manger avec nous Seulement, le roue n'avait pas été calée correctement. Elle était comme les femmes d'où nous venions : voilée et dessinait de très beaux huits. Il fut donc décidé de rouler pas trop vite. Mais la nature humaine est ce qu'elle est. Petit à petit, on s'enhardit, la vitesse augmenta et ce qui devait arriver arriva. Dans le pinceau des phares, je vis soudain la roue de la Domaine prendre son essor, tandis que la voiture décrivait de magnifiques arabesques dans des gerbes d'étincelles fabuleuses. Nous étions revenus à la case départ. Re-safari à la roue, re-béquillage de la Domaine et re-départ sur sept roues jusqu'à la découverte d'un parking. Là, elle fut calée et abandonnée, tout le monde s'entassant dans l'Amiral.
Epilogue. L'Amiral emmena tous les équipiers jusqu'à Venise. Deux conducteurs, dont moi, restèrent sur place, attendant l'envoi d'un arbre et d'un moyeu par avion. Le colis arriva le mardi matin ; le mardi soir, la Domaine était sur ses roues et le mercredi, les deux Frégate rejoignirent leur port d'attache.
Les deux mêmes voitures repartirent l'année suivante quasiment jusqu'au golfe Persique après une sérieuse révision. Le train avant de la 1952 fut monté sur la Domaine. Quant à mon Amiral, je vissai une autre Frégate aux plaques d'immatriculation et de châssis, ne récupérant que moteur et boîte, et y gagnais un toit ouvrant. Le tout pour cent francs. Heureuse époque !

Ce texte que les membres du Club ont découvert en exclusivité dans le bulletin n°26 est ensuite paru dans le n°100 d'avril 2004 du magazine Gazoline. C'est l'aventure vécue par un membre du FCF que nous remercions pour son témoignage et ses photographies.

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